Le cosplay permet d’exprimer notre créativité, via la réalisation de costume, l’incarnation d’un personnage mais aussi grâce à la photographie. Pour illustrer cela, nous avons cette fois-ci posé des questions à Noex Photography sur la réalisation d’un shooting photo cospositive !

Organisé avec :

Univers : les univers de Disney, personnages aux choix des modèles !

Date & Lieux : les week-ends du 26 au 28 novembre, du 3 au 5 et du 10 au 12 décembre 2021, au gîte “La Castanéa” à Sanilhac en Ardèche.

Peux-tu nous parler du processus de réalisation/organisation du shooting ?

La préparation de ce projet désormais annuel démarre dès le mois de mars/avril.

Je commence par définir le thème (qui en réalité est déjà largement mûri en amont) que j’annonce à mon équipe “pilier” qui participe chaque année. Je réserve ensuite le gîte dans lequel se déroulent les séances depuis 2019, et enfin je lance le recrutement des modèles et make-up artists.

Une fois l’équipe constituée, je réalise les différents supports en ligne (groupe FaceBook d’organisation, Google Sheets, bibliothèque numérique d’images de référence, etc.) grâce auxquels la communication sera facilitée entre toutes les parties prenantes du projet.

Enfin, aux alentours de la rentrée de septembre, je monte et lance un financement participatif Ulule conséquent, ainsi que la communication y étant relative.
Le projet étant “mon bébé”, et faisant partie de cette insupportable catégorie de personnes control freak as fuck, je ne laisse rien au hasard dans l’organisation générale, et je gère l’intégralité du moindre élément organisationnel pour que mon équipe n’ait qu’à prendre les infos et en disposer.

Avant de démarrer, quel(s) aspect(s) de ce shooting te faisait le plus peur ?

En premier lieu, le projet ayant dû être annulé au tout dernier moment en 2020 à cause de la crise sanitaire, ma plus grosse crainte était évidemment de devoir ENCORE le décaler.

Ensuite, avec une si grosse équipe, le risque permanent se situe dans la gestion de l’humain. Avant que nous ne commencions fin novembre 2021, j’ai malheureusement dû réorganiser plusieurs fois les plannings, à cause de défection de participants au fil des mois, de l’évolution des vies de certain(e)s qui pouvait entrer en inadéquation avec le planning établi initialement, etc. Des choses avec lesquelles j’ai appris à travailler, mais qui peuvent se révéler être particulièrement chronophages et énergivores.


Quelle technique as-tu apprise ou eu l’occasion de tester durant ce shooting ?

D’un point de vue technique, j’ai pu parfaire et expérimenter la gestion de lumière noire en très faible luminosité pendant la séance de la version du Dr. Facilier par SamperNine.

Depuis le tout début, elle tenait particulièrement à exploiter la peinture UV sur son costume et dans son maquillage, pour donner une ambiance très singulière à la séance et au personnage. Elle a donc loué un “Black Gun”, un gros projecteur de lumière noire qui fait réagir la peinture fluo de son costume et de son maquillage. De fait, même si j’avais déjà travaillé avec ce type de matériel en extérieur, il a fallu que je reprenne toutes mes bases en intérieur pour cette séance.

D’un point de vue artistique et créatif, j’ai pu pour la première fois de ma carrière m’essayer à de la photographie érotique plus “crue” que ce que j’ai pu réaliser jusqu’à maintenant, avec FuriiSuta et sa version très “Ursula” d’Ariel. Modèle de charme entre autres, FuriiSuta a l’habitude de ce genre de photographie, ce qui n’était pas mon cas !

Les particularités de la séance résidaient dans son déroulement tout d’abord, puisque nous avions prévu 3 séances en une, de fait plus longue que les autres séances du projet : la version habillée très pin-up et glamour aux airs de Jessica Rabbit, la version lingerie très femme fatale, et enfin la version dénudée et franchement érotique avec la mise en avant de sex toys de la marque Fera Daemon avec qui FuriiSuta était en partenariat. Ce fut l’occasion d’une part de m’essayer à un type de photographie plus franche dans l’expression de la sensualité du corps, mais aussi d’autre part à la mise en avant de produits dans une mise en scène dédiée.

Comment as-tu choisi le lieu et/ou le matériel, et pourquoi ?

Le lieu est désormais établi au gîte “La Castanéa” à Sanhilac, en Ardèche.

La petite anecdote, c’est que j’ai découvert ce gite grâce au week-end d’enterrement de vie de jeune fille/de vie de garçon que nous ont organisé nos proches à mon épouse et moi en mai 2019. Dès la visite des lieux, je suis immédiatement entré en mode “scan et repérage”, voyant l’immense potentiel des lieux pour des projets photos, et en particulier pour mon Boudoir/Cospositive annuel.

Depuis 2019, les séances ont donc lieu là-bas, avec la bénédiction de la propriétaire qui, autre anecdote, a tellement aimé le rendu des photos en 2019 qu’elle a acheté un exemplaire du photobook pour le laisser en libre consultation pour ses hôtes dans le gîte, et même décoré certaines des chambres avec des agrandissements format poster de certaines images du projet !
Je ne peux non plus nier qu’elle me propose un tarif défiant toute concurrence, et la possibilité de laisser sur place tout notre matériel entre chaque week-end, ne louant alors pas son gîte durant la semaine.

Côté matériel, beaucoup de choses évidemment ! A commencer par mon boîtier Canon 5D Mark IV et mes deux objectifs “usuels” Tamron 28-70mm/2,8 et Canon 50mm/1,4. Ajoutez à cela 3 flashes studios 800W, 4 flashes cobra, un assortiment de bols, bols beauté, nids d’abeille et snoots, une dizaine de trépieds de différentes tailles et types, des machines à fumée, des gels colorés, quelques ampoules de lumières fixes, et des dizaines de kilos d’accessoires (fournis par les modèles) pour habiller et poser les ambiances de chacune des séances.

Au total, combien de temps ça t’a pris pour préparer, réaliser et traiter le shooting ?

La préparation du projet prend à la louche 6 mois entre les premières esquisses et le début des séances. Les séances sont réalisées sur 6 jours (3 week-ends), à hauteur de 3 séances par jour. Le post-traitement, quant à lui, a pris 3 à 4 grosses semaines de travail en janvier.

Qu’est-ce que tu voudrais améliorer ou refaire différemment ?

Même si cette mouture Disney 2021 n’était pas la première, il faut impérativement que j’améliore la gestion du temps au global, notamment pour les make-up artists, qui sont sous très haute pression 3 week-ends durant. Après en avoir discuté avec elles après la fin du projet, j’ai quelques axes d’amélioration sur lesquels travailler, et ce sera le principal point sur lequel les choses ne se dérouleront idéalement pas de la même manière.

Ce projet Disney 2021 a également présenté une particularité sur un certain nombre de séances : les décors somptueux qui ont été mis en place pour poser l’ambiance et l’atmosphère. Attention, je ne veux à aucun moment dire que c’est un regret, le résultat parle selon moi de lui-même, mais dans un tel projet dans lequel la durée des séances est verrouillée à 2 heures, j’ai par moment trouvé dommage de ne pas pouvoir davantage exploiter lesdits décors. En d’autres termes, ce furent des séances qui auraient mérité une demi-journée entière de travail pour en sortir un “vrai” set, et c’est un point sur lequel je vais tâcher de communiquer avec les modèles pour les moutures futures : ne pas nécessairement surcharger en décor les séances prévues, l’investissement étant énorme pour un retour limité de par la nature même du projet.

Un conseil pour quelqu’un qui se lancerait dans ce genre d’aventure créative, que ce soit en tant que modèle ou photographe ?

Vaste question ! Je crois que la première règle en la matière réside dans la confiance absolue qu’il faut avoir, cultiver et entretenir entre le/la photographe et les modèles. Les modèles se mettent clairement en danger durant ces séances, poussent souvent leurs limites, et même si les motivations de chacun et chacune diffèrent d’un modèle à l’autre, il est IMPERATIF que le/la photographe soit dans un dialogue CONSTANT et PROACTIF avec les personnes qui passeront devant son objectif. Pour orienter, pour discuter, pour échanger, pour rassurer. Et ce avant, pendant, et même après une séance.

Concernant un modèle désirant participer à ce genre de projet, même si la prise de risque est toujours une victoire en soi, il faut apprendre à gérer ses propres limites, et savoir quand une idée n’est pas bonne, créant l’exact inverse du but recherché. Définissez donc bien là où vous voulez aller avec votre projet en termes d’ambiance, d’atmosphère, de ce que la séance va raconter, en pesant bien les pour et les contre de ce qui VOUS conviendra en termes de rendu de VOTRE corps dans la configuration que vous choisissez.

Une anecdote à raconter sur ce shooting ?

Avec des mois de préparations, 18 séances en 6 jours, 12 modèles, 3 make-up artists, des helpers à tout va, et plusieurs semaines de post-traitement, j’en ai des tonnes ! Le projet ne pourrait être motivé que par un seul carburant : LE FUN ! Même si l’ambiance est studieuse et que je tiens à ce que les sessions de travail restent très professionnelles et concentrées, la partie la plus agréable reste indéniablement tous ces moments uniques de fou-rires, de berserk créatifs qui poppent à des moments auxquels on ne les attend pas, et ces moments sociaux autour d’un verre, d’un repas ou dans le jacuzzi.

Mais il y a forcément des moments moins drôles en termes d’anecdotes. Je peux par exemple citer mon incapacité à créer ce que j’avais en tête pour le trio Alice/Cheshire/Mad Hatter des Rockabillies Cosplay, dont la première demi-heure de séance fut une torture pour moi (heureusement bien rattrapée par la suite), ou encore quand, en bon boulet que je suis, je me suis rendu compte lors du premier week-end que j’avais oublié les chargeurs de batterie de mon boîtier (heureusement que FuriiSuta avait son propre boîtier qui m’a sauvé la vie pour réaliser les séances du dimanche).

Mais mes anecdotes les plus marquantes sont bien évidemment plus heureuses : entre le choix des personnages des modèles qui pour certains ont opté pour de vraies prises de risques (Dumbo et le Seigneur des Ténèbres de Hotpotato Cosplay, Dr. Facilier de SamperNine, la Jane boudoir d’époque de Kally pour ne citer qu’elles), le contentement face aux décors des modèles ayant opté pour des mises en scène très poussées, ou encore les fous-rires frénétiques face aux bêtises basses du front que nous avons toutes et tous fait avec les sex toys de la séance Ariel de FuriiSuta, les occasions de nous amuser ont été fort nombreuses !

Et pour finir, d’un point de vue créatif, je ne suis pas peu fier de l’un de mes clichés préférés de tous les temps, effectué sur la séance du trio Alice des Rockabillies, qui a d’ailleurs donné lieu à une anecdote qui nous fait toujours rire à gorge déployée aujourd’hui. En pleine séance, Kally décide de passer en mode topless dans son Cheshire, voulant mettre en scène Alice et la Chapelière de Kon et Makkura cachant sa poitrine avec leurs mains. Mais Kally a pris cette décision de façon assez unilatérale et sans prévenir qui que ce soit, faisant littéralement voler son corset dans la pièce, oubliant que nous avions 2 helpers dans la salle, dont un homme, qui ne savait plus du tout où se mettre tellement il était à juste titre gêné sur le coup. Un grand moment de Kally-ty Time, sans conteste, dont je me rappellerai longtemps !

Raconte moi un shooting : Cospositive boudoir Alice in wonderland