Le mois dernier, on parlait manga avec « The Promised Neverland »… Ce mois-ci, on change de registre, pour les séries avec Flo qui nous présente « Bonding ».

Titre : Bonding
Genre : Comédie
Créée par : Rightor Doyle
Année de sortie : 2019
Production : terminée
Durée : 15 épisodes de 12 à 17 minutes 
Diffusion : Netflix

Synopsis

Dans un New-York moderne, Tiff et Pete sont de vieux amis de lycée, que le temps a éloigné et séparé pendant 6 ans. Lorsqu’ils se retrouvent, Tiffany suit des cours de psycho, tandis que Peter tente désespérément de vaincre sa peur de monter sur scène, apprenti humoriste de stand-up de son état.
Mais leurs chemins vont de nouveau se lier lorsque Tiff fait justement appel à Pete pour devenir son “assistant” dans son activité professionnelle : maîtresse dominatrice dans un donjon new-yorkais sous le nom de Mistress May.

Mes +

Derrière un pitch de base que l’on pourrait craindre bas-du-front et facile, vous vous doutez qu’il n’en est rien ! J’ai immédiatement été happé par les histoires singulières des deux protagonistes principaux, Tiff et Pete (respectivement interprétés par Zoe Levin & Brendan Scannell), qui trimballent tout un tas d’insécurités et de traumas qui nous seront livrés au fur et à mesure des épisodes, et qui vont, bon gré mal gré, devoir coopérer et apprendre à jongler avec leurs vies civiles et leur vie nocturne, entre cours, amours et désillusions.

Au-delà de scènes comiques brillantes et fantastiquement bien mises en scène autour, vous vous en doutez, des kinks les plus atypiques qu’une dominatrice peut être amenée à satisfaire pour ses clients, j’ai surtout été touché par la qualité exceptionnelle d’écriture des personnages, et la finesse avec laquelle la série parle finalement davantage de rapports humains, des difficultés rencontrées par les travailleurs du sexe dans un contexte social conservateur ne leur facilitant pas la tâche (élément trouvant une résonance toute particulière aujourd’hui en 2023 d’ailleurs), ainsi que de recherche de reconnaissance d’individus tâchant de s’en sortir dans un monde qui ne les comprend pas toujours.

La galerie de personnages rencontrés est exceptionnelle, dotée d’une écriture hors du commun, tous plus attachants/bizarres/drôles/pathétiques les uns que les autres.

La série se regarde quasiment d’une traite, puisque c’est un format 12-17 minutes par épisode qui a été choisi, pour un total de 2 saisons de seulement 7 et 8 épisodes chacune.

Je terminerais en indiquant qu’esthétiquement et techniquement, la série propose un travail de mise en scène impressionnant, passant par une gradation des cadrages incroyable, et surtout une utilisation des couleurs comme élément de narration comme j’en avais rarement vue auparavant.

Drôle, impertinente, juste, émouvante, parfois tragique et surtout infiniment humaine, cette série est un must-see malheureusement annulée par Netflix en 2021, à évidemment ne pas mettre sous les yeux de tous les spectateurs, qu’ils soient trop jeunes, trop impressionnables, ou simplement pas assez ouverts d’esprits.

Mes –

Difficile de trouver un défaut à cette série qui m’a ravi en tous points ! Même la fin est surprenante (mais pourrait en effet décevoir, ce qui n’a pas été mon cas), aussi ne pourrait-on regretter que son annulation. Initialement commandée pour une autre plateforme, Netflix s’était emparé du programme pour le faire sien, mais en a annulé la production après 2 saisons, sans, pour le moment, d’espoir de saison 3.